Klee/Ensor

16/12/2021 - 03/04/2022

De prime abord, tout semble opposer Paul Klee (1879-1940) et James Ensor (1860-1949), y compris leur œuvre. En plus d’appartenir à une génération différente, ces deux artistes se distinguent par leur origine et leur nationalité. Toutefois, à en regarder de plus près, l'on peut déceler quelques points communs.

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L’un d’entre eux est leur sens du grotesque et de l’absurde, qui les caractérise tous deux. En 1904 déjà, Klee se penchait sur l'œuvre graphique de James Ensor aux côtés de celles de Beardsley, Blake et Goya dans le Kupferstichkabinett à Munich. C’est grâce à leur ami commun, l’artiste suisse Jacques-Ernst Sonderegger (1882-1956) que Paul Klee a pu apprendre à mieux connaître l'œuvre de James Ensor.

Dans plusieurs de leurs gravures, Ensor et Klee ont recours à un langage imagé fantaisiste qui se caractérise par une naïveté apparente, mais trompeuse. Diverses gravures, d’Ensor comme de Klee, font référence à des graffitis urbains, à des dessins d’enfants voire à des dessins de prétendus malades mentaux. Le psychiatre et historien de l’art allemand Hans Prinzhorn (1886-1933) fait également référence à Ensor dans sa publication Expressions de la folie (1922) qui laissera une impression durable sur Paul Klee. 

Ce qui fascine Klee et Ensor l’un comme l’autre, c’est le monde du théâtre et des marionnettes. Ensor et Klee se plaisent à représenter le monde grotesque du déguisement et de la « transfiguration » dans de multiples gravures, chacun de leur manière idiosyncrasique.

En outre, tous deux se sont moqués de leurs contemporains et ont dénoncé des abus par l’intermédiaire de nombreuses caricatures.